Livre sur l’hopital

Luttes intimes et internes à l’hôpital de Maclaville

Extraits du livre :

Tout juste âgées de 21 ans, elles n’ont pas encore eu à prendre de grandes décisions dans leur vie et c’est avec l’insouciance et l’énergie de la jeunesse qu’elles débutent leur carrière. Elles vont pouvoir se libérer des petits boulots en soirée, sous-payés et réservés aux étudiants, s’autonomiser financièrement, frotter la lampe magique des projets. Elles n’ont pas encore été amochées par la vie, leurs familles jusque-là ont été épargnées par la maladie, la souffrance ou la mort. Leur statut de stagiaire les a tenues éloignées pendant trente-six mois des responsabilités quotidiennes incombant
aux titulaires. C’est maintenant qu’elles vont devoir affronter et véritablement accompagner toute la lourdeur des états délétères affaiblissant les corps et les âmes. Elles vont devoir les gérer, chacune avec ses tripes, chacune avec sa relation à l’autre.

Ces weekends d’intégration sont une bien alarmante façon d’admettre les nouveaux au sein de leur groupe social. Certaines filles refusent de faire la rentrée pour échapper aux humiliations et aux gestes dégradants, voire sexuels, d’autres se soumettent à l’épreuve pour avoir la paix le restant de l’année, d’autres encore sombrent dans une dépression post – bizutage et tout cela avec le consentement tacite des Professeurs – Universitaires – Praticiens – Hospitaliers, les PU – PH habituellement appelés « PATRONS ». Ils se déchargent de toute responsabilité sous prétexte que ces activités sont souvent exécutées en dehors de la faculté. Sous couvert d’un rituel carabin inoffensif, c’est le début d’un harcèlement et d’une pression morale de la part des aînés qui va durer une dizaine d’années pour les dix-mille étudiants inscrits chaque année en médecine sur l’ensemble du territoire.

Demander un devis gratuit

Coordonnées

Tel : 06 07 95 12 57